BIKINGMAN CORSICA

BIKINGMAN CORSICA

André nous raconte son aventure sur le Bikingman Corsica

Text: André Faria. Pictures: David Styv / Biking Man

BIKINGMAN CORSICA… POURQUOI NOUS Y AVONS PARTICIPÉ ?

Mário et moi nous sommes rencontrés il y a environ 14 ans.

Nous possédions tous deux le même 4x4 soviétique, le Lada Niva ! Nous avons beaucoup voyagé ensemble, toujours dans un fort esprit d'entraide. Les années ont passé, j'ai déménagé en France, Mário en Espagne, et nous ne nous sommes pas vus pendant plus de 10 ans, jusqu'à ce qu'une autre passion nous réunisse : le cyclisme.

C'est en 2020, grâce à cette passion, que Mário et moi avons pu bavarder, échanger des conseils, comparer nos distances, et nous motiver à pédaler ensemble.

À 40 ans, Mário a décidé de s'inscrire à une course d'ultradistance, la BikingMan Corsica. Elle consiste à parcourir 1 000 km en moins de cinq jours, avec un dénivelé cumulé brutal de 18 000 D+. Et donc, puisque plus on est de fous, plus on rit, il a décidé de m'inviter… j'ai mis quelques jours à me décider, mais j'ai fini par accepter !

Qu'est-ce qui a pris à deux cyclistes pas spécialement rapides, qui ne roulent pas beaucoup (environ 3 000 km par an), la plupart du temps pour le loisir, de s'inscrire à cette compétition ? Je pense que c'était motivé par l'envie de nous améliorer, d'éprouver nos limites.

Aujourd'hui, je peux clairement dire que le but est d'apprendre à mieux se connaître et de partager de bons moments, mais j'y reviendrai plus tard.

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COMMENT SE PRÉPARER À LA BIKINGMAN CORSICA…

Pendant un an, Mário et moi nous sommes préparés du mieux que nous le pouvions.

De mon côté, j'ai décidé de me préparer mentalement avant d'entamer l'entraînement physique. J'ai écouté de nombreux podcasts sur les courses d'ultradistance, j'ai suivi l'édition 2020 de la BikingMan Corsica, ai parlé avec certains des participants, regardé des vidéos… bref, je me suis motivé !

Les craintes que j'avais face à une telle distance ont été balayées. Il faut dire aussi que 2020 n'était pas l'année idéale pour les longues courses, entre la fermeture de certaines frontières, le couvre-feu… et pour ne rien arranger, je vivais à Lille, où les dénivelés sont très faibles…

Mais j'ai quand même fait de mon mieux, en suivant un programme d'entraînement léger, en partant faire du bikepacking avec mes amis, en m'entraînant un peu à la maison, toujours dans un esprit positif de détermination ! (Au moment de mon inscription, la course faisait 850 km et 15 000 D+… le parcours officiel dévoilé quelques mois plus tard atteignait 1 000 km et 18 000 D+).

De son côté, Mário avait le beau temps et beaucoup de dénivelé, mais davantage de contraintes entre son travail et ses études (MBA).

En parallèle, surtout les jours de neige, j'ai décidé d'examiner l'itinéraire pour voir à l'avance où je pourrais dormir, faire des pauses, manger, et combien de kilomètres je devais parcourir par jour. J'ai fait tous ces préparatifs sur Komoo, une appli qui permet d'importer l'itinéraire et d'y ajouter des calques Google Maps pour localiser les restaurants, les cafés, etc. Ça m'a pris pas mal de temps, mais au moins, j'avais l'esprit beaucoup plus tranquille.

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Et en dernier lieu, la préparation du vélo. J'avais deux choix possibles : un vélo de course ou un vélo Gravel.

Presque tout le monde m'a dit d'opter pour le vélo de course, pour des questions de poids.

Eh bien, j'ai fait l'inverse. Pourquoi ? Parce que, comme je le disais au début, je ne suis pas un coureur, donc j'avais vraiment intérêt à choisir des équipements faciles d'utilisation, avec une géométrie plus confortable pour les longues journées assis sur la selle.

Je me suis donc lancé avec mon Triban GRVL900 Ti, auquel j'ai apporté quelques modifications adaptées au circuit :

Pédalier GRX810 31/48
Double levier de vitesse gauche GRX800
Dérailleur avant GRX800*
Roues Fulcrum Racing 3
Pneus Panaracer Gravelking Slick 32C
Cassette SRAM 11-36
* Pour faire cette modification, il faut inverser la position du passe-câble sur la base.

J'ai ainsi pu profiter d'un équipement encore meilleur, adapté aux 18 000 D+ de cette course. Pour les férus d'équipement, voici le reste des équipements que je me suis procurés :

GPS : Garmin Edge 530
Sacoche de selle : Restrap
Sacoche de tube supérieur : Restrap (comme j'ai un cadre en XS et qu'il fallait que j'emporte deux bouteilles d'eau, c'est la seule solution que j'ai trouvée)
Chaussures Triban RC520 (de vrais petits bijoux quand il a fallu gravir à pied le col de la Bataille)
Deux shorts
Deux maillots en mérinos
Veste de pluie
Doudoune
Gel antifriction Decathlon
Gel relaxant Decathlon à l'arnica (pour les jambes)

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VOILÀ POUR L’ÉQUIPEMENT, PARLONS MAINTENANT DE LA COURSE !

Embarquement à bord du train avec le vélo, et c'est parti ! En route pour l'aventure !

Je transporte mon vélo à l'intérieur d'un sac dans le TGV, je change de train pour une correspondance, puis je prends le ferry ! Pendant la longue traversée, je fais la connaissance de David, un autre participant de la BikingMan Corsica, qui était déjà venu à bout de la BikingMan Portugal 2020. Une fois débarqués, David et moi roulons à vélo de nuit jusqu'au camping San Damiano. C'était extra ! C'est là que se réunissent la plupart des coureurs.

Le samedi matin, j'en profite pour prendre le petit déjeuner avec David, Zoubir et Charles, trois autres participants. Chacun a ses propres objectifs et son vécu personnel, mais ils sont tous très ouverts et sympathiques. Ne tenant plus en place, je finis par monter sur mon vélo pour visiter les alentours. Le lieu est d'une beauté absolument extraordinaire !

Arrivé au camp, je retrouve Mário. Malgré les années, c'est comme si nous nous étions vus la veille. Deux jours restants avant le début de la course. Un mélange d'empressement (contrôle du vélo, chargement des affaires, choix des vêtements à emporter, car avant que je parte, il était censé faire beau, mais deux jours après, la météo annonçait du mauvais temps et de la pluie) et de détente, car nous faisons peu à peu la connaissance avec les autres participants et échangeons nos expériences.

C'est une assemblée très conviviale, et nous sommes surpris de voir davantage de portugais parmi les coureurs et les organisateurs !

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JOUR J!

Départ à 6h ! Nous démarrons calmement, sous un beau lever de soleil, et au bout d'une dizaine de kilomètres, l'ascension commence ! Les paysages sont tellement saisissants qu'on en oublierait presque la difficulté du dénivelé. Le premier jour est le plus difficile, on s'inquiète inévitablement de la vitesse des autres, de notre état physique…

Pour le moment, tout se passe bien, mon équipement est facile d'utilisation, bien plus que celui de Mário, qui a opté pour une configuration de vélo de course avec pédalier ovale 32/56 et cassette 11-34. Pas d'inquiétude, la course est longue, on finira par se recroiser. En pédalant, tout le monde a envie d'échanger quelques mots et de faire connaissance. La journée se passe bien, avec de longues ascensions et un temps ensoleillé. Il faut réussir à parcourir 205 km avec environ 5 000 D+ d'ici 21h. C'est l'une des étapes les plus raides.

En arrivant au chalet que nous avons réservé, je me rappelle qu'il faudrait d'abord acheter de quoi dîner. Je regarde mes notes, qui m'indiquent une pizzeria proche. Parfait ! Un coup d'œil sur Google Maps, et je m'y rends. Mais en fait, ça ne ressemble pas tellement à une pizzeria, j'y aperçois juste un petit un groupe d'hommes âgés en train de jouer aux cartes… J'entre, et je demande. On me répond « Si, si, c'est bien une pizzeria, mais elle n'ouvre qu'en été ». C'est le mois de juin… pas encore l'été, visiblement... Je demande alors où il serait possible de dîner… « il n'y a rien dans le coin » ! C'est là que je commence à me rendre compte que cet itinéraire passe par des endroits assez isolés, comme je l'avais vu avant de partir.

Le chalet ne se trouve qu'à un kilomètre de la pizzeria. J'ai droit à un bon accueil en arrivant et, chance inouïe, le propriétaire prépare une délicieuse omelette pour moi et Mário, qui arrive quelques minutes après. Il fait froid… et nous n'avons qu'une envie, c'est de dormir. Mais il faut finir de se préparer pour le lendemain… essayer de sécher nos vêtements, préparer ceux qu'on portera le lendemain, s'étaler de la crème relaxante… C'est avec un mélange de fatigue et d'enthousiasme que l'on part se coucher… demain, c'est environ 200 km et 3 000 D+ qui nous attendent.

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JOUR 2

Une autre étape importante, où l'on doit passer le premier checkpoint avant 21h. Rien d'insurmontable pour nous. La journée commence à nouveau avec de très beaux paysages, un temps magnifique et une bonne ascension.

Comme aucun supermarché ni café ne se trouvait à proximité du chalet, nous avons dû nous passer d'un petit déjeuner correct et d'un bon café. Nous pédalons jusqu'au village le plus proche, où se trouve un café… nous y sommes accueillis par une bonne odeur de café et de pain au chocolat. Au moment de commander, je me souviens que Mário et moi n'avons pas d'argent liquide sur nous… je demande s'il est possible de payer par carte… non… « Où se trouve le distributeur le plus proche ? » Le serveur ne sait pas… peut-être à la ville la plus proche… je regarde mon téléphone… 30 km… Nous avions l'air tellement dépités qu'il nous a offert le café. C'était bien urbain de sa part !

Au fil des ascensions, nous apercevons des animaux sauvages le long du circuit. Un spectacle émouvant ! En milieu de journée, à peine arrivés au col de Bavella, un gros orage éclate ! Quelques cyclistes préfèrent attendre à l'arrêt de bus. Bien décidé à continuer, je lance ma playlist et me mets à chanter. Je crois que je n'avais jamais pédalé aussi vite en pleine côte ! Nous arrivons tous les deux vers 19h à Porto Vecchio, le premier checkpoint.

Mário se met en quête d'un restaurant, et moi d'un distributeur de billets. Nous arrivons à l'hôtel complètement exténués. Il faut encore que je prépare toutes mes affaires pour le matin suivant, mais Mário décide de se reposer autant que possible, et remet cette tâche au lendemain.

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JOUR 3

Au risque de me répéter, c'est encore une journée décisive, car il faut parcourir 230 km avec environ 3 000 D+ pour pouvoir franchir le checkpoint 2 avec une bonne longueur d'avance le lendemain. C'est le jour où le couvre-feu s'est étendu à 23h, nous laissant plus de temps pour pédaler.

La matinée est éprouvante pour Mário et moi. Je fais au mieux pour partir à 6h du matin. Mário me dit que sa selle lui a fait subir d'horribles irritations et qu'il a encore besoin de se reposer. C'est dans ce genre d'aventures qu'on se rend compte qu'il n'y a pas une bonne stratégie, chacun fait ce qui marche le mieux pour lui. À la sortie de l'hôtel, je retrouve d'autres coureurs, qui m'accompagnent pour chercher où acheter à manger.

Une autre journée, une autre ascension… longue… avec un bar à mi-parcours. J'y fais une halte avec d'autres coureurs. Personne n'est au comptoir, nous cherchons partout, en vain. Nous nous servons donc nous-mêmes et laissons l'argent sur la table. Le seul gardien des lieux est un chat.

La diversité des paysages est aussi agréable que la température. Pendant la journée, je reste en contact avec Mário, qui a encore mal, mais a déjà bien récupéré et pédale bien. À la fin de la journée, Mário m'explique qu'il ne parviendra pas à me rattraper, même s'il n'est plus très loin. Ce n'est pas le moment de se démotiver, la course est loin d'être finie ! Je rattrape David. Ça fait plaisir de le voir. C'est déjà le crépuscule, je suis à 30 km de l'hôtel que j'ai réservé.

David est d'accord pour partager ma chambre cette nuit, mais un autre coureur que nous croisons a une place dans la sienne au kilomètre 215, donc il choisit finalement de passer la nuit là-bas. Je parcours les 16 derniers kilomètres seul, dans la pénombre. C'est à la fois plaisant de rouler de nuit en écoutant le déferlement des vagues, et inquiétant, vu comme je suis épuisé. Je vois les chiffres s'affoler sur ma montre Garmin…

J'arrive enfin… il me reste à peine une heure pour commander une pizza et la manger. J'ai l'impression d'être au paradis ! 

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JOUR 4

Je me sens bien, j'ai bien dormi, tout ce qu'il me manque, c'est un vrai petit déjeuner… et un café ! Tant pis… j'ai quelques biscuits et des fruits, ça fera l'affaire. Encore une journée, encore une côte à gravir, et pas des moindres ! Cette fois avec un compagnon à quatre pattes !

Le poids des journées et des kilomètres se fait sentir pendant toute l'ascension... Je suis lent, les autres coureurs me dépassent. Je m'arrête au moins trois fois pour prendre des nouvelles de Mário, échanger des textos avec des amis… ça me redonne du courage pour remonter sur les pédales. Arrivé au deuxième checkpoint, je suis accueilli chaleureusement par les organisateurs, en particulier les Portugais chargés de nous géolocaliser sur DotWatcher. J'en profite pour prendre un bon café avec un pain au chocolat, et pour me ravitailler au supermarché. Je me suis juré de ne pas refaire l'erreur ; cette fois-ci, j'emporte de bons aliments.

À ce stade de la course, les barres énergétiques et le gel ne me réussissent plus vraiment. Je mange à peu près une barre et un tube de gel par jour, en favorisant la vraie nourriture. Je me sens toujours un peu fatigué… j'avais planifié 232 km avec environ 4 800 D+, en sachant qu'on ne croise aucun hébergement lors des 50 derniers kilomètres. Il fait chaud, et les ascensions sont longues. Je commence à avoir du mal à réfléchir et à m'organiser.

Pendant la traversée du col de Salvi passant par Montemaggiore, je m'arrête à une fontaine avec un camarade pour boire un coup et faire une pause. Je sors une barquette de tomates et lui en propose. Il me regarde, l'air étonné, et me complimente « Tu as fait tous ces kilomètres de dénivelé en transportant ça ? Tu es un fou furieux ! » Ça nous a bien fait rire ! Chacun sa stratégie. On se remet en selle, et il finit par s'éloigner. J'avais noté que je pouvais m'arrêter au kilomètre 130… mais quand j'arrive, il est encore trop tôt.

Je téléphone à mon ami Jaime, à Barcelone. Il m'indique un nombre de kilomètres à parcourir, des endroits où passer la nuit, et après un bref silence, il me demande « Tu n'es pas en train de digérer, si ? » Non. Alors, il me dit : « Tu sais quoi, il y a une grosse côte à passer dans pas longtemps, puis un hébergement juste après ! Va jusque-là pour te reposer ! Ça te fera une côte en moins à monter demain ». C'est dans ce genre de situation que l'on apprécie d'autant plus ses amis. Je reçois un e-mail confirmant ma réservation à la Casa Franceschi, et sans plus attendre, je pars à l'assaut du col de Bataille. Comme c'est l'une des pires ascensions de la course, je décide de le gravir à pied. La beauté des paysages me rappelle la chance que j'ai de me trouver ici. En plus, je suis ravi de mes chaussures Triban RC520, qui me permettent de marcher confortablement (après cette journée, c'était une vraie avalanche de crampons de chaussures décollés chez les coureurs).

Arrivé en haut, j'aperçois la descente. C'est l'heure du repas ! J'arrive ensuite à la Casa Franceschi, où je suis très bien accueilli. Mário se trouve alors à 30 km derrière, mais je suis certain qu'il assure comme un chef et va terminer l'étape. Alors que je n'allais pas tarder à me coucher, voilà qu'il me téléphone. Son dérailleur arrière est cassé. La plaie. Il est obligé de retourner à Calvi pour tenter une réparation. Une petite heure après être allé dormir, j'entends du vacarme… Je vais ouvrir la porte, et aperçois Zoubir et un autre camarade. Content de vous voir, les gars ! La propriétaire de la Casa Franceschi a eu l'immense gentillesse de leur préparer le dîner ! 

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JOUR 5

Vers 5h30, on nous sert un bon petit déjeuner bien frais. Les Corses sont des gens formidables ! En bavardant un peu avec la propriétaire et les autres, on sent qu'il y a vraiment de la bienveillance.

Difficile de m'y résoudre, mais je dois repartir. Il me reste plus de 200 km. J'ai des sentiments contradictoires : de la sécurité, car la route est censée être moins exigeante, mais aussi de la nervosité, car avec 800 km dans les jambes, le risque de blessure est réel. Je laisse mes deux amis, qui ont décidé de rester encore un peu. Encore une journée chaude, seul, la plupart du temps.

Je ressens soudain une certaine tristesse… cette semaine formidable touche à sa fin. Une semaine à ne faire que pédaler, manger et dormir. Je pédale, et pédale encore, fasciné par les paysages. Je m'offre une pause d'une heure pour casser la croûte face à la mer. Entre temps, je retrouve David. Ça me fait vraiment plaisir ! Nous roulons ensemble pendant pas mal de kilomètres, puis je le perds de vue (il m'expliquera plus tard qu'il s'était arrêté pour boire une bière. Sur le coup, je n'avais pas compris !)

À un moment de la journée, Mário m'annonce qu'il n'a pas pu faire changer son dérailleur. Il va devoir se débrouiller autrement pour arriver au camping. Je me sens en forme, et pédale dans les descentes… sur les derniers kilomètres, j'augmente encore la cadence. J'arrive avant 17h. Mission accomplie

On acclame tous les autres cyclistes qui franchissent l'arrivée. Quand Mário arrive enfin (des ouvriers portugais l'ont pris en stop dans leur camion), tout le monde le félicite, même s'il n'a pas « terminé » la course. Un peu plus tard, nous dînons tous ensemble.

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CONCLUSION

Ça peut avoir l'air d'un cliché, mais l'important, c'est le voyage en lui-même, pas la destination. En un an de préparation et en une semaine de course, j'ai tant appris, rencontré de gens et vécu de moments d'amitié et de bienveillance que la médaille me semble insignifiante.

Ce que cette course m'a appris aussi, c'est que du moment qu'on a envie, on peut y arriver. On m'a souvent dit que j'étais fou, ou même que je risquais de mourir. Mais je l'ai fait. Ne croyez pas ce qu'on vous dit sur parole, allez-y, faites-le à votre façon, vous verrez bien comment ça se passe. Et même si vous n'y arrivez pas, on apprend beaucoup des échecs. Pensez à emporter de la bonne musique. Ça peut vous sauver !

J'ai failli oublier de vous dire que pendant la course, nous avons décidé de faire une collecte de fonds pour Rifcom, une association venant en aide aux Marocains de la région montagneuse du Rif. Pourquoi ? Parce que nous voulons qu'ils aient les mêmes chances que nous de s'en sortir. La BikingMan, c'était une occasion formidable de découvrir des endroits, des personnes et d'apprendre des choses, et c'est une envie qu'on veut transmettre.

Un grand merci à Mário qui m'a lancé le défi, à l'équipe de la BikingMan, à tous mes proches et à l'équipe Triban.

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