JOUR 1 : DE LA MER AUX COLLINES
Le départ est donné dans une petite ville balnéaire du nord de la Toscane coincée entre la mer Méditerranée et des montagnes qui crachent du marbre. Au terme d’une bien longue journée de train, nous passons retirer nos dossards et saluer les organisateurs. Cette année encore, l’événement rassemble plus de 1 200 participant·es mais, restrictions sanitaires obligent, le départ est devenu libre et, surtout, étalé sur deux jours. Nous apprenons que la majorité s’est déjà élancée. Qu’importe, nous profitons d’une soirée amicale et chaleureuse à Massa et partons le lendemain.
Le réveil sonne, très tôt. Ça y est, c’est l’heure. Le temps d’une dernière douche avant longtemps, de boucler les sacoches, et nous voilà en route.
Nous glissons au petit matin le long d’un canal dans des marais dorés par le soleil levant. Le corps palpite d’impatience et est engourdi de sommeil, alors il faut prendre le temps de se réveiller et d’installer ses habitudes avant que ça ne se mette à grimper sérieusement vers les montagnes. Nous serpentons dans la plaine, traversons notre premier gué, faisons tourner les jambes. La montagne qui se dresse devant nous nous guette. Puis nous plongeons droit vers elle, et droit vers le soleil. Il y a un mur, d’abord, une rampe sèche qui fait picoter les jambes, puis une véritable ascension, patiente et tranquille qui commence sur des lacets bitumés et se poursuit sur une piste de forêt. Il est encore tôt, mais nous sentons qu’il va faire chaud.
Premier café, premières pâtisseries là-haut, en regardant un étrange ballet cycliste : les vélos de route, légers et aérodynamiques croisent des VTT, des gravels ou des vélos de voyage chargés. Nous laissons partir Silvia, avec qui nous venons de partager un bout de route. C’est une jeune italienne qui s’est mise au vélo l’année passée avec le confinement et qui, aujourd’hui, se lance dans la Tuscany Trail.